Vous utilisez mal les hooks !

Cette semaine, j'ai eu une conversation passionnante avec mon ami Paul.

Paul est un expert de la stratégie sur les réseaux sociaux et de la publicité, et nous parlions des différents rôles que l'on peut attribuer à un hook.

Pour la plupart des gens, le hook est la première phrase d'un contenu, vidéo, audio ou écrit, qui vise à générer le clic du visiteur sur le contenu.

Le but du hook, ce sont donc les vues.

C'est en tout cas ce que beaucoup de gens croient. Dans la réalité, c'est bien plus subtil que cela.

Nous devons parler ensemble d'émotions, d'engagement, et de stratégie bien sûr.

Sur les réseaux sociaux, avec la concurrence apparente, avec les algorithmes de recommandation, avec la surpuissance de la forme sur le fond, tout commence par un élément minuscule mais décisif : le hook.

Ce premier signal - une phrase, un visuel, un mot - qui interrompt le scroll, capte l’attention, et décide si votre message mérite d’exister dans l’esprit surchargé de votre audience.

L'autre terme qualifiant le hook est d'ailleurs le "scroll-stopper", l'élément qui va interrompre votre scroll et vous faire consulter le contenu.

Pourtant, malgré son importance stratégique, le hook est souvent mal compris, voire mal utilisé. Et c’est là que tout se joue.

Le hook n’est pas un simple effet de manche. C’est une porte d’entrée vers vos contenus, et donc vers votre offre.

Et selon le type de hook que vous choisissez, vous ouvrez cette porte à des visiteurs différents… avec des résultats très variables.

1. Comprendre les trois grands types de hooks

Tous les hooks ne poursuivent pas les mêmes objectifs. En réalité, il existe trois grandes familles de hooks, chacune adaptée à une intention précise.

Les connaître permet de les utiliser à bon escient, et surtout d’éviter les erreurs stratégiques.

Première option: le hook qui attire : la quête de visibilité

Ce type de hook repose sur l’effet de choc, la promesse implicite, la phrase qui interpelle. Il est conçu pour maximiser l’attention immédiate. C’est le pur “scroll-stopper”. « Ce que 95 % des créateurs font mal sur LinkedIn (et ne réalisent que trop tard) »

"Ce film que vous allez adorer mais que vous ne connaissez pas encore"

"Les 10 secrets des milliardaires qui vont changer votre vie"

Ce genre d’accroche fonctionne bien pour générer de la portée : il attire des clics, suscite des réactions rapides, et déclenche des partages impulsifs.

L’algorithme, dans un premier temps, adore ce type de performance.

Mais le revers est immédiat : la promesse attire aussi un public non qualifié. Vous attirez des gens dans la niche ciblée, mais aussi plein d'autres personnes qui ont juste été séduites par le hook, mais ne seront pas intéressées par le contenu lui-même.

Le résultat est que votre contenu est survolé, ignoré, voire abandonné après quelques secondes.

La rétention chute, l’engagement faiblit, et à terme… la portée aussi.

Vous tuez votre D-well time et votre Watch Time moyen. Et vous envoyez un terrible signal à l'algorithme de recommendation.

Le contenu devient une coquille vide qui fait du bruit, mais sans impact durable.

Ce n'est pas comme cela que l'on construit un bon business, mais on peut se vanter de faire des vues.

Deuxième option: le hook qui positionne : affirmer son territoire

Ici, le hook remplit une autre fonction : il sert à poser un cadre, à établir une expertise, à exprimer une posture. Il ne cherche pas la viralité, mais la reconnaissance.

« En tant que freelance, vous n’avez pas besoin de plus de clients — vous avez besoin de meilleurs filtres. »

Ce type d'accroche permet de se situer dans un univers mental : celui de ses valeurs, de son positionnement, de sa philosophie professionnelle.

Il attire l’attention de ceux qui partagent cette vision… mais aussi de nombreux “touristes” : des curieux, non concernés, qui viennent sans intention d’aller plus loin. Le risque c'est de parvenir à convaincre une audience large, mais molle.

Les vues augmentent, mais sans traduction en engagement réel ni en conversion.

On se fait connaître, certes. Mais on ne construit pas un actif.

Troisième option: le hook qui convertit : parler aux bonnes personnes

Voici le hook le plus stratégique, et le plus exigeant. Il ne cherche ni la masse, ni la reconnaissance générale. Il cherche la pertinence.

« Vous avez du mal à convertir avec vos contenus long-form ? Voici pourquoi cela ne fonctionne pas (et ce qu’il faut ajuster). »

Ce type de hook suppose de filtrer. Il attire uniquement les personnes concernées, qualifiées, prêtes à écouter.

Et surtout : il éloigne les autres. Il sélectionne. Les personnes en dehors de la niche ciblée ne cliqueront pas.

Moins de vues, certes. Mais un public engagé, qui reste, qui comprend, qui agit.

Ce que vous visez, c'est la conversion.

C’est le hook de la transformation réelle.

Celui qui travaille pour vous au-delà des métriques de vanité.

2. Adapter le type de hook à votre stade de développement

Beaucoup de créateurs se trompent non pas sur la forme du hook… mais sur le moment où ils l’utilisent.

C’est là que la stratégie fait toute la différence.

Un bon hook, ce n’est pas une phrase trouvée sur Internet ou copiée sur un influenceur. C’est une réponse au contexte.

Et ce contexte, c’est le vôtre : votre stade de développement, la taille de votre audience, le degré de maturité de votre relation avec vos lecteurs ou abonnés.

Lorsque vous êtes en phase de lancement, vous n’avez pas encore d’audience solide.

Vous n’avez pas de flux régulier, pas de signal fort. Il n’y a donc rien à convertir.

À ce stade, le seul objectif pertinent est d'obtenir de la visibilité.

Votre mission : capter l’attention, poser votre voix, générer de la curiosité.

Cela passe par des hooks qui attirent, qui positionnent, qui ouvrent une conversation.

Pas par ceux qui essaient de vendre ou de trier… alors qu’il n’y a encore personne à trier.

Tenter une stratégie de conversion discrète avec 400 abonnés, c’est comme organiser un dîner privé dans un désert.

On a bien dressé la table, mais personne n’arrive.

Si vous commencez à bâtir une audience établie, la taille dépendant du réseau, la logique change.

Vous n’êtes plus en train de construire un socle : vous êtes en train d’exploiter un capital.

À ce stade, continuer à publier des hooks mass market pour “faire du reach” peut devenir contre-productif.

Vous touchez large, mais à quel prix ? Un hook mal ciblé dilue votre audience, baisse la rétention, et détériore la qualité de votre diffusion.

C’est ici que les hooks de conversion prennent tout leur sens.

Vous pouvez, et vous devez, vous permettre d’exclure. Vous ciblez, vous parlez à votre cœur de cible, vous créez de la densité.

Moins de vues ? Peut-être. Mais un impact réel, et durable.

3. Trouver l’équilibre entre visibilité, pertinence et impact

Il ne s’agit pas de choisir entre deux extrêmes : faire “beaucoup de vues” ou “convertir discrètement”.

Ce n’est pas une opposition binaire.

C’est une question de dosage et de rythme.

Un jeu d’équilibre entre ce que vous voulez déclencher, ce que vous êtes capable d’assumer, et ce que votre audience est prête à recevoir.

Un hook n’est pas une question de style. C’est une question de timing. Il ne dépend pas uniquement de l’algorithme. Il dépend de votre intention stratégique.

Et surtout : ce n’est pas un art du vernis. C’est un art du filtre qui se construit sur la base du travail stratégique qui est le socle de votre activité:

1. Déterminer la niche

2. Identifier le problème de la niche

3. Proposer une solution meilleure que celle des concurrents

Et plus vous progressez, plus votre contenu doit viser juste. Moins vous cherchez à plaire à tout le monde, plus vous devenez lisible pour les bonnes personnes.

Gardez en tête quelques éléments simples:

Le hook qui attire génère de la portée, mais souvent peu d’engagement réel.

Le hook qui positionne installe une voix, mais reste généraliste.

Le hook qui convertit agit lentement, mais profondément. Et il va transformer votre vie.

Regardez ma ligne éditoriale sur TikTok: J'alterne les différents types de hooks de manière à générer d'une part un grand nombre de vues, et d'autre part à conquérir un positionnement.

J'ai démarré la deuxième semaine d'avril, et mon audience croît rapidement. Ainsi, au fur et à mesure, je vais augmenter la proportion de publications qui convertissent par rapport aux publications qui génèrent des vues.

C'est une stratégie simple, mais efficace et réplicable.

Elle ne nécessite aucun talent ou créativité, juste de la méthode et de la discipline.

Ainsi, gardez en tête que la vraie question n’est pas : quel hook fonctionne le mieux ?

Mais : quel hook fonctionne le mieux pour vous, ici, maintenant, dans un contexte spécifique, pour une niche donnée, et au regard de ce que vous construisez ?