Il est temps de revoir vos certitudes sur les réseaux sociaux
Il y a quelques temps, sur TikTok, un de mes abonnés qui dirige une petite entreprise m’a posé une question toute simple : « Quels sont les bons réseaux aujourd’hui ? Pour se faire connaître et pour faire connaître sa marque ? »
La réponse n’est pas si simple.
L’IA a transformé les réseaux sociaux.
- Les algorithmes de proposition fonctionnent différemment
- Chacun produit des contenus beaucoup plus facilement
- La versatilité des contenus a explosé, et donc la concurrence s'est intensifiée
- Les fréquences de publication ont changé
- Les réseaux sociaux sont beaucoup plus segmentants aujourd'hui qu'il y a 2 ans.
Voilà pourquoi il est temps de revoir vos certitudes.
Un réseau social, à la base, ce n’est ni un algorithme ni un outil marketing. C’est un lieu de conversation. Et les bonnes conversations ne sont pas partout. Elles naissent, vivent, s’essoufflent, puis migrent.
Mais ces dernières années, les réseaux sont devenus les lieux d'expression des marques, via la multiplication des formats et des types de créateurs.
Alors je ne vais pas vous dire quels sont les bons réseaux en soi. En effet, chaque réseau a ses spécificités, chaque réseau entretient sa propre dynamique et il y a des choses à appliquer aussi bien sur Instagram que sur Pinterest ou BeReal.
En revanche, je peux vous dire quels réseaux sont sous-estimés ou surestimés dans une optique business, selon trois critères simples :
- L’usage réel
- La vitalité des communautés
- L’intelligence algorithmique (la capacité à flécher le bon contenu sur la bonne personne)
L’erreur que tout le monde fait, c'est de penser les réseaux en tant qu'utilisateur.
On aime Instagram, on n’aime pas TikTok. On préfère LinkedIn, on ne comprend pas Twitter. Mais ça, c’est du confort personnel. Vous pensez "les réseaux" en fonction de votre usage, à vous, votre usage personnel. Et le confort personnel est un mauvais conseiller business, car vous êtes différents de vos prospects.
Vos goûts vous sont propres.
Si on utilise les réseaux pour le business, alors il faut penser chaque plateforme comme un vecteur de contenus. Un moteur. Un amplificateur. Un aimant à prospects.
Et là, nos goûts personnels n’ont plus aucune importance.
Ce qui compte, c’est : --> Est-ce que ce réseau me permet d’atteindre les bonnes personnes ? --> Est-ce qu’il pousse efficacement mes contenus de manière organique ? --> Est-ce qu’il me donne des signaux clairs sur ce qui fonctionne ?
Et si l'on pense comme cela, nos goûts n'entrent plus en compte.
Et c’est là que ça devient intéressant.
1. TikTok : sous-estimé par les pros, surconsommé par le grand public
Pourquoi ? Parce qu’il reste associé au divertissement léger et aux jeunes, alors que c’est aujourd’hui une machine de ciblage par micro-intérêts, dopée à l’IA, capable d’envoyer n’importe quel contenu à la bonne audience (même B2B).
Leviers forts :
L’algorithme "discovery" est encore le plus puissant du marché
Format vidéo court idéal pour créer de l’autorité rapide
TikTok Shop (e-commerce natif) monte en puissance
À surveiller :
Le temps passé par vidéo est bas : exige de forts hooks dès la 1re seconde
Public extrêmement versatile, très difficile à fidéliser
Changements de réglementation possibles à venir (US/EU)
Conclusion : Tout expert ou marque qui n’a pas au moins testé sérieusement TikTok rate une énorme opportunité.
2. LinkedIn : Surestimé dans l’ensemble, mais puissant en stratégie fine
Pourquoi ? Parce que tout le monde y est, mais tout le monde parle à tout le monde. Le bruit est immense, la différenciation difficile. Mais pour certaines niches (consulting, tech, B2B complexe), cela peut fonctionner à condition de comprendre la grammaire implicite du réseau.
Leviers forts :
Format texte natif + image encore dominant
Reach organique correct pour les comptes actifs, mais en décroissance forte chaque mois
Très bonne visibilité potentielle si l'utilisateur comprend comment faire
À surveiller :
Saturation des contenus "personal branding" formatés
Énorme disparité entre impressions, clics et conversions
Audience qui scrolle beaucoup mais achète peu
Conclusion : LinkedIn marche, mais pas pour tout le monde, et surtout pas avec une approche générique. Il faut un angle affûté, un réseau solide et un bon copywriting.
Les estimations montrent que le 1er pourcent des créateurs (en audience) siphonne au moins 60 % de l'attention.
3. X (ex-Twitter) : Désert en mutation
Pourquoi ? Parce qu’Elon Musk a détruit les règles du jeu : plus de modération équilibrée, plus de hiérarchie visible dans les contenus (sauf à l'avantage de Musk), une monétisation bancale, une fuite des marques.
Leviers possibles :
Les communautés tech & crypto restent présentes
Les "long posts" commencent à créer un nouveau format hybride
Possible regain si Musk stabilise la plateforme en média/vidéo
À surveiller :
Énorme défiance des annonceurs
Algorithme peu fiable, instable, opaque
Réputation en chute libre (surtout hors US)
Conclusion : Aujourd’hui, X est un réseau à haut risque. Je le déconseille sauf si vous êtes dans une niche qui y survit encore (crypto, innovation, journalisme).
4. Bluesky : Très sous-estimé (pour les précurseurs)
Pourquoi ? Parce que c’est encore un réseau "de niche", mais avec un potentiel de Twitter 2012. L’ambiance est plus saine, la croissance est organique, et le ton est encore brut, vrai.
Leviers forts :
Audiences très réactives aux créateurs engagés (et politisés)
Format texte simple mais puissant
Très faible concurrence car peu de créateurs
À surveiller :
Croissance lente
Peu de fonctions business natives (pas de pub, pas d’analytics avancées)
Il faut produire un ton "conversation" authentique
Conclusion : Bluesky est une opportunité pour les créateurs qui veulent construire une audience fidèle et engagée sur le long terme. Surtout si l’on s’installe tôt.
5. Threads : Sous-estimé (mais encore instable)
Pourquoi ? Parce que Meta pousse fort derrière, l’intégration avec Instagram est imposée, mais la communauté ne sait pas encore comment l’utiliser.
Leviers forts :
Peu de créateurs = place pour émerger
Audience en construction, curieuse
Algorithme déjà bien affûté pour le texte
À surveiller :
Peu de fonctionnalités encore (pas de hashtag efficace, pas de recherche avancée)
Ton trop vague (ni professionnel, ni divertissant)
Lenteur à internationaliser
Conclusion : Threads est un pari sur l’avenir. Si Meta continue d'investir, ça deviendra incontournable, mais avec le procès META, les choses restent incertaines. Pour l’instant, à tester en parallèle.
6. Instagram: Encore sous-estimé
Pourquoi ? Parce que les gens l’utilisent encore comme une vitrine alors qu’Instagram est devenu un moteur de découverte via les Reels.
Leviers forts :
Les Reels offrent un reach massif, souvent supérieur à TikTok
Fonctionnalités e-commerce (boutiques, liens directs, pub ciblée)
Très bon taux de conversion sur les DM
À surveiller :
Difficile de générer du trafic vers un site (à cause des liens limités)
Nécessite une charte graphique solide et régulière
Algorithme parfois capricieux sur les posts statiques
Conclusion : Instagram est une base obligatoire pour toute marque visuelle ou orientée B2C. Encore plus en storytelling de produit ou branding personnel.
7. Facebook : Tellement sous-estimé
Pourquoi ?
Oui, Facebook.
En France, il traîne une image de réseau pour quinquas nostalgiques. Mais regardez ailleurs : en Afrique, ce sont Facebook + WhatsApp qui dominent. Pourquoi ? Parce que tout repose sur la mobilité, et parce que la bande passante est souvent limitée. Les formats très gourmands comme les Reels d’Instagram ou les vidéos TikTok passent mal.
Résultat : Facebook reste un important réseau d'échanges, d’influence, de lien social… et de business.
Même en France, Facebook conserve une base active solide (et souvent solvable). Sa capacité publicitaire est encore redoutable, notamment pour le e-commerce et les produits locaux.
Leviers forts :
Groupes Facebook ultra-engagés sur certaines niches
Public plus âgé = fort pouvoir d’achat
Excellent ROI pub dans certains cas
À surveiller :
Audience vieillissante
Peu sexy pour les jeunes marques
Portée organique faible sans pub
Conclusion : Facebook est une bête discrète mais toujours efficace pour des stratégies locales, communautaires ou ciblées 40+.
8. YouTube : Sous-estimé, roi des contenus longs
Pourquoi ? Parce que beaucoup pensent que c’est "trop long à produire" ou "trop lent", alors que c’est la meilleure plateforme pour construire de la crédibilité et générer du trafic durable.
Leviers forts :
Les vidéos longues performent mieux que jamais
Idéal pour vendre des formations, du coaching ou des produits complexes
Excellente découvrabilité sur des sujets niches (SEO YouTube + Google)
À surveiller :
Gros investissement en production au départ
Nécessite régularité et patience
Algorithme très exigeant sur les taux de rétention
Conclusion : YouTube, c’est le blog des années 2020, mais en vidéo. Si vous avez des choses à enseigner ou à raconter, c’est un must.
Alors, les réseaux sont-ils surestimés ou sous-estimés ? Ça dépend de votre stratégie. Mais une chose est sûre : si vous les utilisez comme en 2020, vous êtes déjà en retard.
Conclusion :
1. La règle business n°1, c'est d'être là où les clients sont : donc vous devez être sur les réseaux sociaux.
2. Être performant sur un réseau social, c'est un métier, cela s'apprend : formez-vous.
3. Percevez les réseaux, non pas comme un utilisateur, mais comme un protagoniste : vous voulez y faire réussir votre activité, pas vous divertir. Le point de vue change tout.
4. Les réseaux sociaux sont globalement mal utilisés aujourd'hui, cela va évoluer rapidement avec les évolutions des pratiques et des algorithmes de recommandation. Lancez-vous maintenant, autrement vous le regretterez dans 2 ans.
5. On dit tout le temps que l'IA permet de gagner du temps. Mais du temps pour faire quoi ? Eh bien, du temps pour apprendre, découvrir, comprendre l'autre, avoir des alternatives business. Chacun peut réussir avec une ligne éditoriale solide et de la persévérance.
Mon mot de la fin pour cet article sera simple : Discipline.
Arrêtez avec les excuses sur le manque de temps ou d'inspiration.
La discipline.
C’est la discipline qui change tout.