Les menaces de Zuckerberg
Nov 04, 2024
La petite dernière de Zuckerberg, elle est magique.
Facebook menace de quitter le marché européen (pas loin de 25% du CA ), car la réglementation est trop restrictive.
Ce qu'il se passe est extrêmement simple.
Facebook a été créé à une époque où il n'y avait aucune protection des données individuelles, nulle part. Les personnels politiques n'étaient pas formés, ils n'ont pas compris ce qu'il se passait, et des entreprises comme Facebook, Google, Amazon, Apple se sont gavées en développant des services vendant de la publicité en exploitant MASSIVEMENT les données des citoyens. C'était le far west.
Cela a pris quelques années, mais les Etats ont commencé à s'organiser, et les réglementations ont évolué. Google a senti le truc venir, et à lancé Chrome et Gmail pour générer ses propres données personnelles. Amazon a fait de même sur sa propre plateforme et avec de nombreux partenaires pour le retargetting, et s'est diversifié vers le cloud avec AWS. Microsoft a fait de même avec Azur et une multiplicité de services aux Etats.
La plupart des plus grosses entreprises du digital ont fait évolué, ou ont complètement changé, leur Business model, c'est à dire leur mécanisme générateur de valeur. L'arrivée du RGPD a donc eu un impact assez mineur sur leurs activités. Surtout que tout le monde savait qu'il arrivait.
Mais pas Facebook, qui malgré les apparences (IA, Meta, Instagram, Whatsapp, Occulus, ...) met encore aujourd'hui en oeuvre un business model du même ordre que celui d'il y a 10 ans.
Je rappelle la fameuse phrase lors de l'audition au congres: "Senator, we run ads".
Facebook est une plateforme publicitaire B to B, construite sur l'exploitation massive des données personnelles captées sauvagement. C'est un business. model d'un autre âge.
Tout ce que nous voyons aujourd'hui n'est pas dû à une réglementation trop restrictive, mais à une inadaptation du business model de Facebook aux évolutions de ses marchés. Et comme son principal concurrent, Google (l'autre plateforme publicitaire majeure en B to B) lui s'est très bien adapté: la rentabilité commence à s'avérer compliquée.
Donc Facebook a un problème de business model. Et ce que Zuckerberg veut, c'est que la rentabilité qu'il n'atteint pas soit prise en charge par la communauté en relâchant les contraintes de la réglementation. Facebook ne marge pas assez, et bien c'est au citoyen européen de gérer cela !
Je trouve les menaces de Zuckerberg assez baroques.