La puissance des plateformes: YouTube !
Nov 04, 2024
C'est une histoire un peu ancienne, mais elle est riche d'enseignement.
Il y a quelques mois, un mercredi après-midi, j'étais en train d'écrire l'introduction de mon prochain livre, quand je reçois un mail de YouTube et c'est une très mauvaise nouvelle.
Une entreprise indienne à fait une réclamation pour infraction à la réglementation sur le droit d'auteur sur une de mes vidéos. La vidéo à été supprimée par YouTube et j'ai reçu un strike, c'est-à-dire un avertissement.
Sur une chaîne YouTube, vous avez droit à 3 strikes, puis votre chaîne est définitivement supprimée.
Et c'est étrange car j'utilise ma chaîne YouTube comme une plateforme de e-learning. Je mets dessus des vidéos pédagogiques pour que chacun puisse se former gratuitement. Elle n'est pas conçue pour faire du business, donc elle n'en génère pas.
De plus, je suis surpris car je n'utilise que très rarement de la musique dans mes vidéos, et si c'est le cas je n'utilise que des musiques libres de droits.
Donc je vais vérifier la vidéo, et c'est une vidéo où je parle pendant une heure. C'est une formation gratuite à LinkedIn où j'explique le concept de Voice. Pas de musiques, pas d'images autres que moi, aucun matériel couvert par le droit d'auteur si ce n'est mon propos.
Donc rien à voir avec les droits d'auteurs.
En fait, je suis victime d'une tentative d'escroquerie.
Je vous explique précisément ce qu'il se passe actuellement.
Nous sommes face à une arnaque.
Il y a des entreprises qui ont des robots qui arpentent YouTube. Ces robots repèrent des vidéos avec généralement de la musique (moi, c'est raté), puis elles s'enregistrent illégalement comme propriétaires de cette musique, et ce même s'il y a déjà un propriétaire légal. Ensuite, elles adressent un claim à YouTube pour réclamer les droits de la vidéo, et si YouTube ne fait rien, cette entreprise récupère la monétisation de la vidéo.
Et ils font ça constamment, quotidiennement, sur des centaines de vidéos chaque jour.
Le problème, c'est que quand il y a un claim, YouTube demande au responsable de la chaîne de faire valoir ses droits auprès de l'entreprise qui a fait le claim.
Donc il faut envoyer un e-mail à l'entreprise indienne et lui dire "hé, mais vous faites erreur, j'ai les droits sur cette vidéo !".
Mais comme c'est une arnaque, l'entreprise n'enlève pas son claim.
Donc je viens de me prendre un strike, et ma chaine est en fonctionnement limité pour 1 semaine.
Encore 2 strikes et ma chaîne sera supprimée par YouTube.
J'ai adressé une réclamation à YouTube et envoyé un mail aux escrocs, avec YouTube en cc.
Et j'ai reçu une réponse de YouTube hier me disant qu'ils ne géraient pas les droits d'auteur.
Sauf que dans la situation où nous sommes, ce n'est pas une question de droit d'auteurs, mais une tentative d'escroquerie, et cela est couvert par les CGU car YouTube doit protéger ses utilisateurs.
2 jours après le début de cette histoire, j'ai été contacté par YouTube, qui prend doucement conscience de ces comportements déviants.
Une semaine plus tard, après enquête et après que j'ai prouvé ma bonne foie, ce qui est légitime, ma chaine a été rétablie intégralement, le Strike a été supprimé et tout fonctionne comme il se doit.
Cette anecdote est une illustration de la puissance des plateforme, et de la zone grise dans laquelle nous sommes: il y a des lois, il y a des pratiques et des usages, et il y a des règles très souvent absconses que nous subissons.
Cette histoire s'est bien terminée pour moi, mais suis-je la norme ?