Qui aime perdre son temps en stratégie ?

Qui aime perdre son temps avec les outils en stratégie ?

"SMART", "SWOT", "5 forces", Matrices BCG, McKinsey, ADL, "Balance Scorecard", ... Dès que l'on parle de stratégie, les outils évoqués foisonnent.

On en oublie que la stratégie est fabriquée par des gens.

SWOT ? Serious Waste Of Time.

Quel que soit l'outil, quelle qu'en soit sa sophistication, on oublie souvent deux choses.

Tout d'abord, ils ont été construits sur des hypothèses de marché et de comportements.

Ensuite, ils ne dispensent pas de réfléchir. Ils ne dispensent pas des interactions humaines.

J'ai parfois l'impression lorsqu'un analyste présente "Les 5 forces de Porter", ou une matrice McKinsey, qu'il pense que le job est terminé. En fait, il ne fait que commencer.

Ces modèles, aussi sophistiqués soient-ils, ne doivent pas éclipser l'élément fondamental de toute entreprise, ce qui en fait sa chair, son essence : les gens qui la composent.

Il est facile de se perdre dans la séduction des frameworks et des matrices, de croire que le succès réside dans l'application rigoureuse de formules éprouvées par d'autres, dans des contextes d'ailleurs très différents.

Cependant, cette approche oublie souvent l'aspect le plus critique et le plus variable de toute entreprise : les personnes impliquées. Chaque salarié, chaque manager, chaque groupe ou équipe apporte une nuance, une perspective ou des intuitions que les outils statiques ne peuvent tout simplement pas saisir.

Remplir des cases avec des chiffres est la conséquence d'une démarche inter-individuelle, pas son origine.

En mettant l'accent de manière disproportionnée sur les outils, on réduit fatalement la phase de réflexion interindividuelle qui formera l'épine dorsale de toute stratégie.

En travaillant ainsi, en pensant ainsi, on réduit la stratégie à un exercice mécanique, ignorant la dynamique complexe entre les personnes impliquées dans le processus, les aspirations et l'ingéniosité humaine. Une matrice ne peut pas capturer la passion d'un employé, l'intuition d'un créateur, ni l'énergie créative d'une équipe.

Mais comment bien comprendre ce lien entre les individus, la stratégie et la puissance créative ?